Créativité, perfectionnisme et souffrance ...

Le confinement m'aura permis, en fouillant dans mes archives, de découvrir qu'en ce qui concernait les paysages, plus je parvenais à me bâtir une signature visuelle et plus j'éprouvais de difficultés à photographier voire même à assumer ce que j'avais pu produire au auparavant...

Au point que ces derniers temps il m'est arrivé de sortir avec mon matériel photo et que découvrant que les conditions de lumières n'allaient pas me permettre de bonnes images, de le remballer sans avoir déclenché une seule fois...

Certains me disent que c'est un mal nécessaire, que la quête du dépassement de soi-même ne peut que s'accompagner de souffrance et de frustrations, mais que pour celui qui y parvient le résultat en vaut la chandelle...

Bien entendu mes intentions se limitent à la satisfaction de ce que je fais, sans avoir à me mettre en compétition avec les autres photographes qu'ils se considèrent comme des artistes, de simples techniciens ou de amateurs. Ainsi je suis mon propre public et seul juge...

Le fait est que je suis à présent totalement incapable de produire une image sans prétention artistique (et je ne parle bien sûr pas de qualité mais d'intention) et j'avoue qu'il assez décourageant de ne plus retrouver le plaisir innocent que me procuraient ces sorties ou l'appareil photo n'était qu'un prétexte à la balade...

Par contre, j'avoue que quand je parvient à obtenir l'image que je cherche - ce qui m'arrive parfois, le plaisir est intense et que lorsque mes photos arrivent en plus à plaire à d'autres qu'à moi-même, la satisfaction devient incomparable et qu'il me fait accepter bien des sacrifices...

Thierry Tramoni le 02/06/2020