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PHOTOGRAPHIE, AVANCÉES TECHNOLOGIQUES ET USAGES


Ce petit article, ne rencontrera sans doute pas l’unanimité, mais il reflète ma pensée actuelle sur l’évolution technologique de la photographie et son influence sur la façon de photographier…

Si tout le monde semble s’accorder pour dire que même s’il n’est pas nécessaire de maîtriser les aspects techniques d’un art, pour réaliser ses premières œuvre le néophyte est vite confronté aux contraintes matérielles liées à la discipline à laquelle il s’essaye… il est un second point souvent laissé dans l’ombre : l’influence des apports technologiques sur la démarche artistique. Ce phénomène s’il existe aussi en penture ou en sculpture est particulièrement remarquable en photographie surtout depuis la révolution numérique… Pour illustrer ma démonstration je m’attarderai de façon non exhaustive sur quelques-unes des avancées technologiques comme la visée et la mise au point, la détermination de l’exposition avant d’observer les conséquences de la quasi gratuité du cliché et l’instantanéité du résultat. Enfin j’aborderai l’augmentation d la dynamique. Commençons donc à nous pencher sur la visée : tout d’abord je précise que chaque innovation ne rend pas systématiquement caduque les anciens usages, par exemple la visée directe sur dépoli des premières chambres noires a toujours cours avec les chambres grand format. Dans ce domaine la plus grande révolution est en fait la disparition des viseurs optiques remplacés sur les appareils grand public par des écrans LCD ..la photo se fait donc à présent à bout de bras…avec les inconvénients que je vous laisse deviner (lisibilité en plein soleil, stabilité…), et le nouvel usage roi, le selfie. Bien sûr la visée reflex - à travers l’objectif via un miroir qui s’escamote au moment du déclenchement, demeure, mais elle devrait être remplacée par la généralisation de la visée sur écrans LCD interne, cette technologie apparue au début de ce siècle sous la dénomination bridge ou hybride se retrouve à présent dans une version plus élaborée sous le vocable de mirrorless (sans miroir)… Abordons à présent la mise au point, l’autofocus s’est imposé, du moins pour la photo d’action à la fin du siècle dernier, donc bien avant l’ère numérique. Son principe consiste à faire la netteté automatiquement sur un point pré sélectionné, appelé collimateur et dans certains cas de suivre l’élément sélectionné…en théorie, une avancée remarquable. Dans la pratique les choses sont beaucoup moins évidentes, la sélection du collimateur prend du temps, à mon avis plus que de faire une mise au point manuelle pour l'utilisateur expérimenté et des erreurs peuvent se produire l'automatisme s'attardant sur un tout autre point que celui sélectionné ou faisant dans le cas des longs téléobjectifs l'aller retour entre l'infini et le tout proche sans réussir à se fixer Il faut noter que les constructeurs pensant que l’AF était la panacée n'ont pas intégré la technique basique de l'hyperfocale qui permet pour une ouverture de diaphragme donnée d'optimiser la profondeur de champ. Pire encore la technologie a créé un besoin et un usage chez nombre de photographes qui partent du principe que si un objectif est doté d’une grande ouverture c’est pour l’utiliser le plus souvent à cette ouverture , et là où un photographe plus « sage »se serait contenté profondeur de champ raisonnable ils recherchent systématiquement la zone de netteté la moins étendue en utilisant les objectif à grande ouverture à leur ouverture nominale , y compris avec des grands angulaires - là j'avoue sécher sur l'intérêt et l'efficacité de la chose. Ainsi ces objectifs conçus à l'origine pour pallier au manque de lumière sont à présent utilisés pour isoler un sujet, ce qui en portrait peut s’expliquer par l’abandon de la prise de vue en studio jugée trop artificielle avec ses fonds colorés qui permettait malgré tout d'isoler le sujet…Bien sûr cette faible profondeur de champ a pour obligation d’avoir un AF performant et fiable et, d’où l’introduction de micro réglages sur les boitiers, et demande une qualité optique irréprochable … Autre domaine où la technologie a mutée, la mesure de l’exposition… Les constructeurs nous vendent une mesure ultra précise couplée aux modes de reconnaissance de l’image devant permettre une exposition idéale. Dans les faits des corrections manuelles sont le plus souvent incontournables… Cette précision couplée à une précision horlogère du diaphragme et de la vitesse serait pourraient être considérés comme un apport capital si l'on pouvait se passer de corrections tant à la prise de vue que lors du traitement informatique de l'image...A titre anecdotique l'on peut noter qu' alors qu’un photographe vieille école (indépendamment de son age) vous parlera de vitesse et de diaphragme ou encore de sensibilité (les fameux ISO qui ont remplacé les DIN et les ASA) sous la forme d’une progression géométrique avec des valeurs normalisée, chaque valeur laisse passer le double de lumière (ou la moitié ) de la précédente, le photographe moderne sera sur une progression linéaire et n'aura souvent aucune idée de ces valeurs normalisées qui sont pourtant bien utiles dès que l'on devra aborder des usages manuels des boîtiers comme dans le cas des poses longues accompagnées de l'usage de filtres gris neutres... ce qui a en fait peu d’importance à leurs yeux vu que le boîtier sera censé gérer tout seul l’exposition… et nous avons vu que ce n'est pas à chaque fois vrai... Abordons à présent l’instantanéité du résultat. Alors qu’auparavant il fallait attendre au minimum une heure ou deux avant de pouvoir observer le résultat de ses prises de vue, chaque déclenchement peut être immédiatement visualisé et analysé et ainsi des corrections d’exposition pourront être apportées (car bien sûr, l’appareil hyper sophistiqué est incapable de se débrouiller seul...). Là un outil l'histogramme (les niveaux de luminosités sont définis sous la forme d'une courbe) s'avère très efficace et dans le cas de photos travaillées peut remplacer de longues séances de mesure précise de la lumière (les anciens se souviendront, ou pas, du zone system d'Ansel Adams). Autre point remarquable, alors qu’une pellicule argentique était au mieux limitée à une quarantaine de photos, et que chaque image avait un coût de développement et de tirage conséquent la gratuité des déclenchements a profondément modifié la fréquence des déclenchements et à présent la plupart des photographes font en une heure autant de déclenchements qu’ils ne le faisaient auparavant en un mois. Sans doute ils se disent « on ne sait jamais, et que peut-être qu’il y en aura des bonnes dan sle tas sera bonne » –pas d’illusion à avoir, si dans la journée on faisait cinq bonnes photos en argentique, on n’en fera pas plus de cinq sur la même période en numérique. Un cas à part la photo de sujets en déplacement rapide où en rafalant, cette possibilité donnée de prendre ses photos en continu à raison de près de dix images par seconde. Ça ne semble rien mais lié à la mise au point automatique ça a totalement révolutionné la photographie sportive mais aussi facilité le travail des photographes animaliers, et ceux-ci au lieu de déclencher sur un point repéré l’avance sur lequel ils auront anticipé la mise au point, comme on le faisait dans les temps ,travaillent à présent à la façon des cinéastes et choisissent à postériori la ou les meilleures photo d’une séquence d’une vingtaine d’images … Je n’ai bien sûr pas abordé la globalité de la problématique et je n'ai fait qu'aborder de façon très superficielle quelques points qui font ressortir l’influence des évolutions technologique sur la façon d’appréhender la photo. Je n'ai pas parlé des différents modes d'exposition, je n’ai pas abordé l’éclairage pas plus que je n’ai abordé la correction de la géométrie de l’image, pas plus que je n’ai parlé des qualités physique de l’image, les qualités qui poussent certains photographes à observer leur images avec un grossissement exagéré, je n’ai pas abordé les progrès quant à la sensibilité des capteurs, ni la généralisation des optiques à focales variables ou zooms (il semblerait d'ailleurs que les objectifs fixes retrouvent quelques faveurs) – en fait il faudrait des dizaines de pages, voir un ouvrage entier, pour tout abordé, mais j’ai avant tout cherché à souligner les points qui avaient le plus retenu mon attention à l'exception de ce qui constitue pour moi le progrès le plus fabuleux... Mais quelle est donc la chose la plus utile apportée par les nouvelles technologies, celle qui selon moi peut ouvrir des nouveaux horizons ? La plupart vous parleront de résolution de l’image, de hautes sensibilités, de cadence de prise de vue, de système anti vibration, de possibilité d’utiliser son appareil photo pour filmer. Mais très peu vous parleront de dynamique. La dynamique c’est tout simplement l’écart entre la lumière la plus vive et la lumière la plus sombre discernable par le capteur (ou le film) de l’appareil photo et là on ne parle pas de blanc ou de noir intégral, mais du détail enregistrable. Dans ce domaine le numérique a permis des avancées considérables donner des détails à la fois dans les hautes et basse lumières. Alors que jusqu’à présent la photo à contre jour c’était limitée à des effets de silhouette, des détails peuvent apparaître à la fois dans les ombres et la lumière sans presque plus avoir à recourir systématiquement à des artifices (en général des expositions multiples ou filtres dégradés)… Pour un paysagiste c’est un énorme progrès, le soleil pleine pastille (plein champ) ne fait plus peur, au pire il y aura un peu de reflets provoqués par le soleil dans l’objectif, mais rien qui soit difficile à corriger par la suite dans son logiciel d’édition préféré…

A présent j'attends bien sûr vos réactions qu'elles soient positives ou négatives - un concept argentique …

Tous droits réservés, Thierry Tramoni, 02/08/2018

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