Gott mit ihnen - Cascades de Purcaraccia
Dieu est avec eux...
Punta di a Lunarda
Retour sur notre cycle de randonnées, ce samedi lever à six heures tapantes et direction Bavella pour une courte, mais incontournable randonnée vers les cascades de Purcaraccia réputées auprès des amateurs de canyoning.
Pour ceux qui auraient envie d'y faire un tour, le sentier qui y conduit, prend naissance dans une épingle à cheveux un peu avant de parvenir à la Bocca di Larone, à 13 kilomètres du col de Bavella en direction de Solenzara. Si l'approche du massif de Bavella par sa façade occidentale est grandiose, le versant oriental est pour sa part carrément féérique
Le sentier part très gentillement au coeur du maquis mais les difficultés s'accroissent en parvenant près des cascades au point de devenir difficile le long des vasques sur-fréquentées.
Première difficulté ce chemin n'est pas balisé, enfin quand je dis pas balisé je veux dire très peu de cairns et aucun marquage hormis des restes de papier hygiénique. Un grand cairn qui marque le début d'un tronçon plus compliqué où le sac à dos constitue un inconvénient de taille. Mais la plus grande difficulté réside dans des points de congestion générés par la sur-fréquentation de ce sentier en période estivale (difficulté qui allait empirer sur le chemin du retour en raison du vis à vis) et par la recherche de la continuité de chemin.
Quand je dis difficulté, je parle de mon cas personnel équipé dun sac à dos, de chaussures de randonnée, d'un baton et d'un appareil photo reflex, pour les autres "randonneurs" en configuration promenade (sandales, maillots de bain) ou canoying (casque, combinaison hysotherme, cordes...) tout semble plus simple : les premier ne sont pas génés par le poids de leur équipement, leurs tongs ou sandales semblant accrocher sur des dalles pourtant glissantes, et leur chair est de toute évidence immunisée contre la végétation et les roches aiguisées et les seconds se sentent immortels protégés par leur tenue anti-choc et leur condition physique hors normes.
Au bout d'une heure de route, les jambes couvertes de griffures, nous avons atteint le cours du fleuve avec l'impression d'avoir rejoint une oasis en plein désert...
...désert enfin presque, occupée par une vingtaine de personnes, bientôt rejoints par un groupe de jeunes canyonistes, amassées là et s'exprimant pour la plupart dans cette merveilleuse langue de Goethe totalement exempte de racine latines...et totalement incompréhensible pour qui ne l'a pas étudiée. Au passage certains tentèrent en vain de se fracasser sur des rochers acérés affleurant sous la surface de l'eau.
...et nous repartions vers les vasques supérieures.
Une magnifique cascade d'une quarantaine de mètres s'offrait devant nous sous nos yeux et se déversait dans une vasque aux eaux claires et nous décidâmes de continuer notre parcours vers le haut.
Là aussi pas vraiment de chemin, du débrouille toi le long de la paroie, évite les branches basses et essaye de ne pas tomber dans le vide - à mes yeux un vrai stage de survie au milieu de la jungle amazonienne et...
...en arrivant la surprise de ne croiser là que des gens en maillot de bain évoluant avec la même facilité que sur les plages ensoleillées de l'ile, d'observer une gamine trébucher en franchissant le seuil glissant d'une cascade de 40 m, le smartphone à la main, puis continuer sans même réaliser qu'elle venait de frôler la mort...
Sinon du côté de la suite de vasque en formation de tobogans, un décors de rêve, bien que lui aussi occupé.
Au retour nous avons eu droit au bébé porté sur le dos par une maman en tenue de plage, aux enfants nu-pieds en maillot de bain, aux chiens et aux animaux domestiques. Nous avons même eu droit au surhomme de service, sac à dos, casque, combinaison, franchissant les obstacles en sautant et atterrissant à nos pieds allongé sur le dos... il s'est immédiatement relevé baragouinant- très certainement en allemand, puis et est reparti aussi vite quasiment à cloche pied, en s'excusant d'avoir géné notre progression...des monstres ces germains - pauves grecs...
Arrivé à mon véhicule je commençais par me demander si le sentier n'était ni balisé, ni sécurisé uniquement pour dégager les autorités de toute responsabilité en cas d'accident. Mais le Dieu des allemands veille. Pauvre Corse...